Evaluer la distance et le temps nécessaire pour arriver au pique-nique !

Au cours de la session de validation des Galops de Pleine Nature, les « candidats » ont eu à réaliser un exercice pratique qui consistait à évaluer l’heure de leur arrivée à un point de rendez-vous sur la carte, connaissant leur heure de départ et la vitesse à respecter…

Cet exercice « mental », incontournable sur les Parcours d’Orientation et de Régularité en TREC, est un outil précieux pour le randonneur qui souhaite atteindre à l’heure le bivouac du soir ! Voici donc quelques éléments pour vous permettre, au cours de vos prochaines balades et randos, d’arriver à temps à bon port (à condition bien sûr de lire correctement la carte pour éviter de fâcheux détours !)

Evaluer la longueur de l’itinéraire

Vous pouvez évaluer la distance totale de votre itinéraire de plusieurs façons ; si vous possédez celui-ci sous forme « électronique » (logiciel IGN rando ou autre), l’option « distance » fera le calcul à votre place ! Si vous utilisez une carte « papier », il vous faudra mesurer la distance à l’aide d’un curvimètre ou d’un calque totalisateur. Pour avoir utilisé puis remisé au placard toutes sortes de curvimètres (manuels ou électroniques), je préfère aujourd’hui utiliser un calque (voir photos), beaucoup plus précis ; il suffit d’avoir le coup de main !

Vous pouvez ainsi jalonner votre carte de repères kilométriques (« étalonner » la carte) pour savoir où vous en êtes à tout moment sur le parcours ! Cela vous permettra en outre de déterminer l’emplacement du pique-nique, idéalement sur le  deuxième tiers du parcours, pour profiter de la fraicheur du matin pour couvrir la plus grande distance, et répartir l’effort du cheval sur la journée.

Fabrication d’un calque totalisateur : il suffit de tracer, sur une feuille de calque ou sur un morceau de plastique transparent, un trait de 4 cm (= 1km sur le terrain), gradué tous les 4 mm (= 100m).  On peut ensuite coller  un morceau de scotch sur la réglette obtenue, afin de pouvoir gribouiller dessus sans trop l’abîmer (les traits de stylo s’effacent sur le scotch). Une astuce supplémentaire (pour les tréquistes !) consiste à tronquer d’un coup de ciseau la réglette sur le trait des 4 cm, et de percer cette même réglette au milieu (500 m sur le terrain); il n’est plus nécessaire de soulever la réglette pour reporter les repères sur la carte! Quel gain de temps, si précieux en salle des cartes!

Calculer le temps nécessaire

Pour calculer le temps qui vous faut pour aller d’un point à un autre, il est nécessaire de connaître votre « vitesse de croisière ». En TREC, les vitesses vous sont imposées sur chaque tronçon ; en rando, votre vitesse moyenne sera fonction de plusieurs paramètres :

–          L’état des chemins, qui pourra vous permettre ponctuellement de faire de petits « bouts vite » au trot ou au galop, ou au contraire freinera votre moyenne si le terrain est délicat,

–          Le relief général sur l’ensemble du parcours ; même si le relief n’est pas trop marqué par chez nous, la traversée d’une vallée aux fortes pentes oblige à ralentir l’allure,

–          Les capacités de votre cheval (amplitude, équilibre, impulsion) : au pas sur un bon terrain, la vitesse d’un cheval peut varier entre 5km/h et 8 km/h,

–          Votre « rythme » de vos sorties : pépère ou sportif, en veillant à adapter celui-ci à la condition physique de votre monture (musculature, souffle, récupération cardiaque…)

Pour donner un ordre d’idée, la vitesse moyenne sur une randonnée aux trois allures (avec 2/3 de la distance totale au pas) se situera aux alentours de 7 km/h ; encore une fois, tout dépend du terrain ! S’il ne se prête pas à une allure « roulante » (terrain gras, accidenté, beaucoup de relief…) on se contentera d’une moyenne de 5 km/h, voire moins !

Enfin, pour évaluer l’heure de l’arrivée à l’étape, il vous faut, à l’aide de votre cervelle et d’une calculette (attention les neurones, parfois ça ne tombe pas rond !), ou, plus simplement, d’un tableau de vitesses comme celui-ci, calculer le temps nécessaire pur couvrir la distance mesurée, en fonction de votre vitesse de croisière… un petit exemple valant mieux qu’un long discours, imaginons une journée de rando de 30km sur un terrain sympa, avec une moyenne de 6km/h (pour simplifier les calculs !) ; il vous faudra 10’ pour 1km, soit 300’ pour arriver à l’étape, c’est-à-dire 5h de route* !

*On pouvait aussi plus simplement constater qu’à raison de 6km par heure, il faut 5h pour en faire 30! Mais combien de temps faut-il pour faire 23 km à 8 km/h? Le tableau peut s’avérer bien plus utile tout à coup!

Dist. 5 5,5 6 6,5 7 7,5 8 8,5 9 9,5 10 10,5 11 11,5 12
100 1’12 1’05 1 55 51 48 45 42 40 38 36 34 33 31 30
500 6’ 5’27 5’ 4’37 4’17 4’ 3’45 3’32 3’20 3’10 3’ 2’51 2’43 2’36 2’30
1km 12’ 10’55 10’ 9’14 8’34 8’ 7’30 7’03 6’40 6’19 6’ 5’43 5’27 5’13 5’
5km 60’ 54’31 50’ 46’10 42’51 40’ 37’30 35’19 33’20 31’34 30’ 28’35 27’16 26’05 25’

Encore une fois, votre moyenne dépendra du terrain et de la condition de votre cheval, et de la météo… ainsi, sur une même journée, si le terrain est accidenté le matin, il vous faudra peut-être adopter un rythme « pépère » de 5km/h. Et si l’étape de l’après-midi est roulante, vous pourrez effectuer un bon trotting à 10km/h qui vous amènera rapidement à l’auberge !

Il faut penser cependant à repasser au pas environ 2km avant l’étape, pour arriver avec un cheval « frais », au poil sec et qui a retrouvé son souffle et son rythme cardiaque… ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de contrôle véto en randonnée qu’il faut négliger la condition de son compagnon ! Les plus attentionnés veilleront également à mettre pied à terre et dessangler légèrement  avant l’arrivée ; un peu de marche à pied ne fait jamais de mal, et permet en plus de se dérouiller les gambettes après plusieurs heures à cheval !

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Commentaires

  1. bouric

    bj,
    je viens de lire votre article que je trouve intéressant. Cavalier randonneur je fonctionne au GPS et connait à peu près la vitesse moyenne de mon cheval et j’arrive à évaluer à peu près bien les heures de pause et d’arrivée en fonction de la nature du terrain.
    Mais pour poursuivre votre « discussion » :
    Je voulais savoir si, comme pour les pédestres, il est possible de calculer le nombre de km effort pour un cheval de randonnée. J’ai fait une rando en Lozère l’an dernier et en Bourgogne cette année, sur les chemins du Morvan. Je constate que les dénivelés cumulés positifs et négatifs sont presque identiques dans les 2 cas sur une distance de 250 km, bien que l’altitude max ait été de l’ordre de 740 m en Bourgogne et 1400 m en Lozère.
    J’avais dû freiner l’ardeur de certains collègues en Bourgogne qui voulaient faire de trop longues distances à cheval chaque jour au prétexte que l’altitude était peu importante…. alors que les chemins du Morvan sont très très caillouteux (du granit) que le dénivelé est permanents et que les descentes sont aussi difficiles pour le cheval compte tenu des cailloux.

    Sachant que les bases de calcul pour les pédestres sont les suivantes :
    – capacité moyenne d’un pédestre « moyen » : 4 km effort par heure de marche,
    – et que 1 km de marche sur le plat est équivalent à 100 m de montée et 300 m de descente

    Pour un parcours en boucle de 16 km avec 1 200 m de dénivelé positif et 1 200 de dénivelé négatif, la distance en nombre de km effort est la suivante : 16 km +(1200/100) + (1200/300) = 32 km effort
    pour une vitesse moyenne de 4 km effort /heure, il faudrait compter 8 h de marche.

    Cette notion de km effort pourrait aussi fournir de base pour évaluer la distance maximale que l’on pourrait se fixer lorsque l’on fait une rando avec un relief accidenté.

    Ma question : cette notion de km effort que je trouve intéressant existe-t-elle pour les rando à cheval ?
    merci de votre réponse

    N.B. Je suis un cavalier randonneur du 56, je vous laisse mon tél : 06 80 16 00 95 ….

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