Rando en autonomie : choix du matériel

Envie de partir à cheval en autonomie une semaine ou plus ? Voici quelques expériences, idées ou propositions …

Equipement « de base »

Choix de la selle 

Vous ne partez pas 8 jours en randonnée pédestre avec vos chaussures de ville, aussi confortables soient-elles. C’est pareil pour votre cheval avec sa selle !

Il faut une selle avec un arçon long, un siège confortable, et des anneaux ou dés d’attache conçus pour arrimer du matériel.

Pour info, les dés fixés dans le cuir de la selle anglaise, ça casse souvent en l’espace d’un jour ou deux.

Evidemment, la selle choisie doit être adaptée au dos de votre cheval, et lui garantir confort de forme et de souplesse au niveau des matelassures.

Les selles à éviter : Camargue, andalouse, anglaise, sans arçon, mongole …

Les selles envisageables : Endurance, selle d’officier, McClellan, western, militaires (françaises, allemandes).

Certains selliers offrent des modèles spécialisés, comme Hugues Petel, JMS, Guichard, Forestier, Gaston Mercier et j’en oublie … C’est souvent ce qui se fait de mieux, pour le confort de tous !

Choix du tapis

Mettez votre tapis à l’envers sur des graviers, et restez à genoux dessus quelques minutes. Si vous avez mal, c’est qu’il n’est pas adapté, du moins pour partir chargé.

Il doit être suffisamment long (du garrot jusqu’au rein) et descendre suffisamment bas sur les flancs pour protéger de toute friction avec vos sacoches, qui descendent souvent très bas !

Une proposition : un vet’bed (aussi appelé dry-deb) pour chien + une couverture de l’armée pliée en quatre avec une mousse de camping glissée dedans.

Pourquoi le vet’bed ? Il fait office de protège-sueur, se lave et se sèche aussi bien qu’une fibre polaire, ce qui n’est pas le cas d’une grosse couverture en laine ou d’un épais tapis type western…

On perce le tout d’un lacet, pour le fixer à la selle et ne pas avoir à s’arrêter 15 fois par jour parce que le tapis a glissé ; oui, c’est du vécu, et quand vous avez 15 kg de selle + 20 kg de paquetage à remettre en place, vous arrêtez vite de rire !

Choix de la sangle

Reprenons l’exemple de nos chaussures de ville. Une journée avec se passe sans problème. Au bout de 3 jours sur un salon : Aïe !!! Ampoules !!!

Votre cheval peut donc facilement blesser (surtout s’il est grassouillet !) au bout de quelques jours, avec la sangle qu’il a par ailleurs depuis 10 ans, mais qui n’est pas utilisée dans les mêmes conditions…

De notre côté, après quatre ou cinq essais concluants ou non, force est de constater qu’avec une sangle à brins en laine (type western) ou avec une sangle en néoprène, nous n’avons plus jamais rencontré de blessures au passage de sangle.

En plus, j’aime bien le néoprène, car un coup d’éponge suffit à le laisser propre et sec.

Bagagerie

De façon classique, on utilise :

–          des fontes : petites sacoches placées à l’avant de la selle. On y met tout ce qu’on souhaite garder accessible quand on est en selle, genre gourde, en-cas, crème solaire, mouchoirs, lampe, cure-pied, appareil photo … Le téléphone portable reste sur vous. Si votre cheval s’évade, c’est plus pratique !

–          Des sacoches : de plus grande taille, placées à l’arrière de la selle. Elles contiennent en général les vêtements, pharmacie, maréchalerie, pique-nique, chaussures de rechange …

–          Un charvin (en forme de boudin), venant prendre place sur le troussequin. Nous y mettons en général notre duvet, sac à viande, affaires de nuit et des affaires plutôt légères.

Ces bagages ne se posent jamais, oh grand jamais, directement sur le tapis, le garrot ou le rein, mais bien sur la selle et uniquement sur la selle. C’est votre selle qui porte, et son arçon qui répartit le poids. Rien de tel pour blesser que de poser ses sacoches sous la selle. Ça fait de jolies gonfles !

Ces articles de bagagerie existent en toile ou en cuir, et à tous les tarifs.

Comment choisir ?

La toile reste plus légère que le cuir. L’imperméabilité restera toujours assez théorique, mais elle peut se contourner par l’utilisation de sacs plastiques, pour l’un et l’autre.

Par contre, dans tous les cas, soyez surtout vigilants à la solidité :

–          des coutures,

–          des anneaux ou œillets de fixation,

–          et du système de fermeture (sanglons en toile, ou cuir).

Une sacoche qui s’éventre en route et qui nécessite de passer toute sa soirée à la recoudre, ce n’est pas franchement drôle !

Celle que l’on ne peut plus attacher parce que son œillet s’est détaché  va également vous faire enrager.

Et enfin, votre cheval n’ayant pas de réflexe de vérifier que vos sacoches passent en largeur, les sanglons de fermeture des ces dernières sont très souvent malmenés le long des arbres et autres mobiliers urbains…

Au final, celles qui « trinquent » le plus, ce sont bien les sacoches arrières.

Le choix des matériaux pour votre bagagerie restera une affaire de goût … et de budget !

N’oubliez pas de prendre en nombre, des mousquetons, lanières (fixations pour éperons, lanières de muserolles croisées, lacets, vieilles ceintures) et tout ce qui permettra de fixer ce qui bouge, ou d’accrocher l’imperméable, le pull, le couvre-chef, etc … ça ne pèse pas grand-chose, et ça dépanne souvent !

Dernier point, une grande bâche, percée aux angles, permet de couvrir toute la bagagerie en cas de pluie intense, et aussi de protéger vos affaires pour la nuit, ou encore de pique-niquer sur un sol « sec ».

Matériel et équipement à emporter

Voici à titre purement indicatif la liste type du matériel que nous emportons pour une semaine de randonnée :

    MATERIEL CHEVAUX
  PANSAGE PHARMACIE (*) EQUIPEMENT
       
  Mini Etrille caoutchouc Bétadine ou désinfectant Lanières, mousquetons
  Mini-bouchon Sulmidol ou cicatrisant Seau pliant ou sac plastique adapté
  cure-pieds Ecran Total Ligne d’attache 12m
  vieux gant de toilette Biafine  
    Dacryo Serum Tapis
  MARECHALERIE Coton Licol + longe
    Compresses Filet
  Si ferrure pas neuve Bande compressive Selle – sangle
    crochet à tiques Sacoches
  BOURRELLERIE Aspivenin Fontes
    Couverture de survie Charvin
  aiguille   Bricole (collier) si nécessaire
  fil à cuir    

(*) En France, dans la mesure où on peut avoir un vétérinaire sous quelques heures, nous prenons au mieux un antispasmodique et un antalgique-anti-inflammatoire en plus, mais c’est tout. Par contre, nous emmenons toujours dans le porte-carte les coordonnées des vétérinaires et maréchaux de la région visitée.

    MATERIEL CAVALIERS
  IDENTITE CARTES EQUIPEMENT
       
  Papiers chevaux Porte-cartes Gourde
  Carte d’identité Cartes topographiques Lampe électrique
  Rhésus sanguin Boussole Couteau, fourchette
  Argent liquide Feuilles vierges Papier toilettes
  Chéquiers, CB Stylo + stabilo Mouchoirs
  N° tel. d’urgence   Chapeau ou bombe
  Carte vitale, mutuelle   Imperméable
      Sacs plastiques
      Appareil photo, chargeur
      Téléphone mobile, chargeur
       
    AFFAIRES PERSONNELLES  
  TOILETTE NUIT JOUR
       
  Serviette – gant Duvet Sous-vêtements (x3)
  Savon – shampoing Sac à viande T-Shirt (x2)
  Brosse à dent Taie d’oreiller Chemise manche longue (x1)
  Dentifrice T-Shirt / caleçon Veste polaire (1 légère, 1 épaisse)
  Brosse ou peigne   Pantalon équitation (x2)
  pince à échardes   Caleçon long ou pantalon survêtement (1)
  pince à ongles   Paire de Chaussettes (x3)
  pansement ampoules   Tennis en toile
      Chaussures Rando
      Mini chaps
       

En termes de vêtements, les nouveaux textiles de randonnées sont très intéressants : ils ne mouillent pas comme le coton en cas de transpiration, et présentent un temps de séchage très avantageux. Tout ce qui est en coton est lourd, long à sécher et prend la transpiration, donc … à bannir.

Le plus optimum est de pouvoir tout superposer s’il fait froid, par exemple : T-Shirt + chemise + polaire légère + polaire chaude + imperméable. C’est le nombre de couches qui crée la chaleur.

Pour les chaussures et les mini-chaps, j’ai également renoncé au cuir. Une fois détrempées, c’est deux à trois jours de séchage… sur le cavalier ! On trouve des mini-chaps en synthétique et des chaussures en toile avec une couche Gore-Tex (dont l’imperméabilité ne durera qu’un temps certain, soyez-en persuadés).

De même pour le super pantalon d’équitation en lycra-coton. C’est le bonheur par temps sec, mais le malheur sinon ; il est tellement long à sécher que j’en suis revenu aux bonnes vieilles culottes en synthétique.

Gain de place, gain de poids:

Quelques idées :

–          Serviette en microfibre (Décathlon, Nature & Découvertes), à la place de la serviette en coton,

–          Sac à viande à la place du duvet, si toutes les étapes sont réservées en dur (gite d’étape, fournissant toujours des couvertures),

–          Mini sac de pansage : prendre étrille et bouchon en taille enfant,

–          Bassine de voyage (100 grammes, grosse comme le poing) à la place du seau pliant,

–          Echantillons de dentifrice (donnés en pharmacie), plutôt que le tube complet qui dure 2 mois,

–          Gel sans savon corps-cheveux pour Bébé en mini-flacon.

En deux mots, on recherche toujours le moins lourd et le moins volumineux.

Autres astuces :

–          Emballer tous les textiles dans des sacs de congélation « ziploc », avec une fermeture à glissière : c’est pratique car on peut chasser l’air et comprimer le contenu.  Réutilisable et transparent, il évite d’ouvrir tous les sacs avant de trouver celui qui contenait ce qu’on cherchait.

–          Compeed : le seul pansement qui transforme instantanément une ampoule en lointain souvenir.

–          Prévoir un sur-lignage de votre itinéraire au fluo mais pas jaune ! Si vous finissez de nuit à la lampe électrique, le jaune ne se voit plus !

–          Fixer sur votre licol ou selle un élément (médaille, porte-clés) sur lequel figure votre nom et votre numéro de portable. En cas de chute, ou de fuite de votre cheval, vous pourrez plus facilement être recontacté. Et pour ce faire, vous gardez aussi votre téléphone sur vous, plutôt que dans vos sacoches.

REGLES DE CHARGEMENT ET DE GESTION DU CHEVAL CHARGÉ 

1. Répartition du chargement

Le poids du chargement doit être réparti de façon homogène entre coté droit et côté gauche, mais aussi entre bagagerie avant et arrière. Sinon, le déséquilibre fera pencher puis tourner votre selle, ou créera une zone de « surpression » favorable aux blessures.

Idéalement, vous définissez avant de partir ce qui va où, vous pesez et équilibrez vos bagages, et une fois en route, chaque élément reste à SA place.

2. Charge maximum

On ne dépasse jamais 80 grammes de chargement (cavalier inclus si vous voulez monter !) par centimètre carré d’arçon. Je vous laisse faire le calcul ! Au-delà, même si votre matériel est adapté, vous prenez le risque de créer des lésions.

3. Alternance « à terre, à cheval »

Le cavalier met pieds à terre et marche au minimum 15 minutes toutes les deux heures, pour que le dos du cheval puisse « décompresser ».

Pour le maximum à pieds, il n’y en a pas. Et cela vous fera vite monter dans l’estime de votre « canasson » !

Ce qui fatigue un cheval, c’est davantage la charge qu’il a sur le dos que le nombre de kilomètres.

4. Gestion des dénivelés topographiques

Le cavalier met pieds à terre systématiquement dans les descentes. Car c’est là que le cheval lève la tête, et ce faisant creuse son dos, accentuant la pression de tout votre chargement sur son garrot.

A l’inverse, vous ne risquez pas de blesser votre cheval si vous restez en selle dans les montées, celui-ci s’arrondissant. Toutefois, cette remarque ne prend pas en compte l’impact psychologique sur votre cheval de cette pratique !

Une fois tout ceci dit, si vous rencontrez des problèmes, souvenez-vous des paroles d’Emile Brager : « Il n’y a que ceux qui restent chez eux qui ne rencontrent pas de problèmes, et qui ne blessent pas leurs chevaux ». Tout est une question de recherche, d’apprentissage, et d’ajustements permanents.

On y passe tous !

Alors bonne rando !

Caroline – http://8sabots4pieds.free.fr/

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