« Saddle fitting », ou l’art de choisir la juste selle…

… ou du moins la selle « la moins pire » pour votre cheval !

Goûter-réflexion sur le saddle fitting à Chevaigné, dimanche 9 avril 2011

L’assemblée studieuse a bu – au soleil –  les paroles de notre « master saddle-fitteuse » du jour, Audrey, qui nous a rappelé les critères généraux de choix d’une bonne selle (et a essayé de nous faire croire qu’elle n’avait pas du tout préparé son discours!)

Chaque participant était venu avec sa ou ses selles, destinées à toutes sortes d’usages (selles mixtes, à tendance dressage ou obstacle, selles de rando ou d’endurance, western ou amazone…) et toutes formes de chevaux (du « poney arabe » en perpétuelle croissance au trotteur à l’échine en « arrête de poisson », en passant par divers modèles de chevaux de loisir tous plus ou moins grassouillets, au garrot discret ou complètement noyé!); Bérengère nous a également présenté sa barefoot (selle sans arçon, modèle western) flambant neuve… nous avons pu comparer les avantages et défauts présumés ou avérés de tel ou tel modèle.

Jennie (http://www.sellesdoccas.fr/), avait prêté pour l’occasion deux selles démontées qu’Audrey s’est fait un plaisir de disséquer en public: qualité de l’arçon, principaux défauts et qualités des divers matériaux utilisés (bois, métal, résine, mousse, sangles synthétiques, garnitures diverses) pour fabriquer l’arçon, le siège, les matelassures… les deux selles observées présentaient des défauts intéressants (arçon cassé, matelassures inégales…) qui nous ont permis de mieux cerner les points-clés à vérifier lors de l’achat d’une selle d’occasion…

Audrey nous a présenté le tapis magique qui permet de compenser de petits défaut d’équilibrage des matelassures, le tapis-amortisseur Mattes, avec « correction system »: http://www.mon-cheval.fr/cheval/06/04/italy/_1268.html; cependant il faut bien avoir à l’esprit que tout amortisseur ou autre compensation extérieure que l’on tente d’apporter ne permettra pas de « rattraper » un arçon inadapté au cheval!

Puis nous avons découvert une astuce permettant de vérifier l’adéquation de la selle au dos du cheval: il s’agit de saupoudrer généreusement de talc les matelassures, de mettre la selle sur le dos du cheval – sans tapis! – et se mettre en selle pour une séance d’une demi-heure aux trois allures; en retirant la selle, il suffit d’observer les zones de la selle sur laquelle le talc est toujours présent: ces zones ne sont pas en contact avec le dos du cheval, l’ensemble de votre poids n’est donc pas uniformément réparti et votre selle provoque des points de compression sur le dos de votre cheval… ce qui peut entraîner courbatures, plaies cutanées, atrophies musculaires, « sautes d’humeur » liées à la douleur, comportements de fuite, et à terme, rétivité au travail… eh oui! (les douleurs liées à un mauvais harnachement sont encore trop souvent négligées !)

J’avais apporté un autre petit outil intéressant (à tester également sur une bonne séance aux trois allures, ce que Bérengère a fait dès le lendemain matin, ce qui a révélé des points de compression sur la zone du garrot…): le tapis à impression, inspiré du « Port Lewis Impression Pad » dont Caroline nous avait récemment vanté les mérites : http://www.reactorpanel.com/RPstore/product.php?productid=23&cat=6&page=1; vous pouvez retrouver la version artisanale remplie de « pâte à selle » à fabriquer vous-même sur ce forum: http://equinethique.forumperso.com/t4117-pad-pate-testez-vous-meme-les-points-de-pression-de-votre-selle

Puis nous sommes passés dans la cabine d’essayages, avec une vingtaine de selles à présenter à deux chevaux : Taïga, jeune jument de 4 ans au dos plutôt large, au garrot discret, et Embrun, vieux pépère au dos creux et au garrot beaucoup plus prononcé. Nous avons observé attentivement la nouvelle barefoot, avec le poids d’une cavalière en ballerines… beaucoup de tapis et tant d’épaisseurs de mousses pour compenser l’absence d' »arçon », est-ce bien justifié? Bérengère nous transmettra ses impressions après un mois d’usage intensif, à l’occasion de sa traversée de Bretagne!!!

Audrey a longuement vanté les mérites du fameux système d’arcades interchangeables de Wintec (tout en nous assurant qu’elle n’avait pas d’actions chez les concepteurs de selles synthétiques !): ce système permet à la selle de suivre les évolutions de son cheval sur une même année, car un cheval évolue, entre accumulation et fonte de graisses, évolution musculaire liée à la fréquence du travail et à sa qualité… et cela permet également d’ « adapter » une même selle à divers chevaux, une hérésie en Angleterre ou en Allemagne (où la selle est adaptée au cheval, non au cavalier!), mais une pratique très répandue en France!

Moralité: c’est bien beau d’avoir une jolie selle, encore faut-il qu’elle convienne au cheval… et comme nous sommes loin de disposer de selliers locaux donnant dans la « haute couture » sur mesure et à même de réviser régulièrement les matelassures pour que la selle suive l’évolution de son cheval, il faut s’efforcer, au moins, d’opter pour un modèle issu du prêt à porter « pas trop pire »; les règles d’or à retenir: sans cavalier, quatre doigts au dessus du garrot, selle posée en arrière de l’articulation de l’épaule et ne devant pas porter au delà de la dernière côte (début du rein); avec cavalier, cet espace doit rester libre d’environ trois doigts; et lorsqu’on observe les dessous de la selle, la gouttière doit mesurer en moyenne 4 doigts de large pour que les matelassures libèrent les mouvements latéraux et verticaux de la colonne, si fragile!

Plus d’infos sur le saddle-fitting :

  • le site Equimétric, un site (suisse) complet, technique et pédagogique répondant clairement, et outils de mesure à la clé, à ces questions qu’on se pose trop peu souvent : « ma selle est-elle adaptée à mon cheval ? mon cheval a-t-il mal à sa selle ? » : http://www.equimetric.ch/

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Commentaires

  1. admin

    Cela dépend des fabricants! Traditionnellement les matelassures étaient garnies de laine ou de feutre, aujourd’hui ce sont généralement des mousses synthétiques.

  2. Bonsoir je voudrais savoir se qu’il y a dans la matelassure du panneaux d’une selle?
    Merci 😉

  3. Taïga

    Je confirme c’était vraiement passionnant ! Pas besoin d’aspirine mais juste de d’anti-dépresseurs pour avoir osé se poser la question de savoir si sa selle était adaptée au dos de son cheval mdr !

  4. Maintenant vous saurez qu’il ne faut pas me laisser la parole … une fois lancée on ne m’arrête plus !
    La prochaine fois, je fournis l’aspirine pour les migraines éventuelles 😉

    Super aprés-midi avec des coups de soleil en souvenir !

  5. admin

    Eh oui, te voilà référencée!!! Mais en effet, il faut désormais continuer à alimenter ton « bloug » pour rester à la hauteur! héhé

  6. Ouh je suis toute émue de voir mon bloug cité en référence! Promis je vais réalimenter la partie « sellerie » bientôt!

  7. Chantal

    merci nadia pour les photos et merci à AUDREY on a vraiment appris quelque chose et tu attires l’attention sur deux trois petites choses et deux et trois petites astuces bien pratiques et utiles
    à la prochaine journée partage-passion que je conseille à tous

    chantal

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