Le cheval, retour aux origines

Ange, notre correspondante "bien-être"!!! Et Horus, un cheval visiblement très malheureux...!

Dans la vie de tous les jours, on a tendance à oublier que le cheval a été sauvage. Parfois cela nous  revient brutalement, en effet le cheval a gardé des réactions instinctives. Les éthologues* s’accordent à reconnaître aux chevaux des besoins fondamentaux.

Besoin de se reproduire, d’être en bonne santé : Tout d’abord comme tout être vivant le cheval  éprouve le besoin de se reproduire. De nos jours les hongres étant très fréquents, ce besoin est mis entre parenthèse. Gardons simplement à l’esprit que nous avons créé des chevaux qui n’auraient peut-être ni vu le jour, ni survécu à l’état sauvage.

Quant au besoin d’être sain, cela va de soit, un animal malade dans la nature ne fait pas long feu. Un cheval blessé, mal nourri ou obèse ressent d’instinct qu’il est en danger. Il en découlera une forme de stress, parfois insidieuse, qu’il faut savoir repérer.

Le besoin de se nourrir (et de boire) : A l’état sauvage il broute quasi continuellement, cette nécessité est liée aux caractéristiques de son appareil digestif de petite taille. Sous notre garde, il devra donc disposer d’un pré suffisamment grand (mais pas forcément riche) et s’il est au box, une litière fibreuse améliorera son quotidien, ainsi que de fréquentes sorties. On veillera à le nourrir de la manière qui lui convient le mieux, en fonction de ses besoins énergétiques. Et on s’assurera de lui laisser entre 20 et 40l d’eau par jour.

Le besoin de mouvement (la possibilité de fuir) et de sécurité : La survie de l’équidé est due en grande partie à sa capacité à fuir. En tant que proie il a besoin de voir au loin, de sentir et ressentir son environnement pour anticiper sa fuite. On comprend que c’est difficile en box et s’il est au pré, c’est la solitude qui lui sera pénible. En effet il trouve son troupeau (à défaut un congénère) rassurant.

Un cheval qui vit au pré seul sera inquiet et ne prendra pas toujours le repos dont il a besoin. Le   laisser seul serait néfaste pour son équilibre physique et mental. Si l’on prend l’exemple du sommeil, en liberté, un cheval ne prend de repos que s’il se sent en sécurité c’est-à-dire sous la surveillance de congénères éveillés.

Besoin de lien social (souvenirs du troupeau) : Il doit pouvoir entendre, voir et toucher un ou plusieurs congénères. Il doit avoir également l’occasion de les fréquenter régulièrement, de façon plus libre, au pré ou en enclos, ou bien lors de séance de travail. Lorsque plusieurs chevaux broutent dans un même pré, on peut constater qu’ils ne se tiennent jamais très loin les uns des autres. Le groupe c’est la stratégie pour voir un prédateur à temps. Plusieurs paires d’yeux, d’oreilles et de naseaux sont plus efficaces qu’une seule. De plus c’est un animal seul qui est souvent attaqué en milieu sauvage.

Isolé le cheval se sent vulnérable, d’où son anxiété. Le troupeau est hiérarchisé de façon complexe. Il est rassurant pour l’individu de se sentir guidé et accompagné dans les choix collectifs (aller boire par exemple).

La bonne nouvelle c’est que l’homme pour le cheval peut représenter un compagnon rassurant, mais il devra être digne de sa confiance, car parfois nous mettons nos chevaux dans des situations totalement invraisemblables du point de vu strictement équin !

Avant de se dire que notre animal fait preuve de mauvaise volonté posons-nous la question de ses besoins, que pouvons nous essayer d’améliorer ? On sait que le stress est à lui seul un facteur de toutes sortes de maladies bien visibles. Plus notre monture sera rassurée et dans un environnement adapté, plus elle sera capable de nous contenter.

*Ethologues : Scientifiques qui étudient, décrivent le comportement des animaux dans leur environnement

Ange Lutran

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